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El Camerino. La loge. La chambre d’essayage. C’est à travers l’envers d’un défilé de mode que nous emmène la photographe italo-cubaine Giulia Parisi. Giulia a grandi entre deux pays aux antipodes l’un de l’autre, une situation qui l’a amenée à être très sensible aux questions sociales trop souvent ignorées et à ce qui se cache vraiment en dessous de “la vie de tous les jours”.

En Avril 2018, elle commence pour Zist plusieurs séries de photo-reportages à Cuba, afin d’explorer le post-castrisme, non pas à l’échelle des images héroïques plus grandes que nature qu’on nous renvoie de l’île révolutionnaire mais par l’angle d’attaque des petites gens, des jeunes, de ceux qui sont relégués à la marge.

El Camerino, est un peu un projet inattendu. Giulia suit pendant des mois un groupe de jeunes d’un quartier populaire de La Havane qui prépare un défilé de mode. Un vrai. Sauf que ce défilé de mode ne bénéficie d’aucun soutien, sinon des familles et des gens du quartier. Ils le feront quand même. Shooté en noir et blanc, comme pour marquer l’ombre qui porte toujours des géants disparus de la révolution, c’est un hymne à des gens qui ne désespèrent pas et qui continuent de porter leur art et leurs ambitions malgré l’absence de moyens ou de véritables débouchés. Les lieux autrefois prestigieux mais abandonnés redeviennent resplendissants, presque magiques.

En un sens, la photographie ici joue le rôle d’immortaliser et de rendre visible quelque chose de fugace, qui n’aurait jamais pu quitter son lieu, son moment. Elle permet de reconnaître et de faire sens. Et cela par le petit bout de la cabine d’essayage.