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Dans l’infini on n’est pas chez soi

les gens qui appellent la mer l’ange bleu

méritent de mourir

ou de vivre à jamais

dans un décor de bile rocheuse

ce sont des gens comme le général molino

ce sont des gens sans âmes

ni agar agar

qui était le général molino finalement

un poumon avec des lèvres

bouffant crachant

pour pas crever

de larges gorgées

d’air de lumière d’oiseaux

des bouchées mal émiettées 

de gigot moutarde 

purée pois carotte

et dans ses rêves en-médaillés 

quoi ?

sinon des culottes recousues au sparadrap

des petites filles noires

interprétant giscard ou jospin démaquillés

se lécher l’index et l’auriculaire pour se recoiffer

les  sourcils en simultané

voilà tout ce dont il était capable

le général

voilà où était tout son mieux

toute sa dignité

toute sa grandeur

son ampleur

le général il avait deux corps

un puis deux

et  du premier le second,

le deuxième était rempli de pluie, TOUJOURS

et c’était ce corps, quelque chose comme une ombre

pour lui

tester le haut parleur central de la caserne

était un acte prémonitoire

il en est mort

un nuage bleu dans un ciel

voilà tout ce qu’il reste de lui

la moitié d’un souvenir !