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L’enfant du Soleil

Petite, c’était toujours pieds nus que ton existence me revenait à l’esprit. Les pierres, par leur forme irrégulière, me faisaient grimacer, mais ce n’était pas fini. Elles étaient chaudes aussi. Brûlantes même.
Quelle heure est-il ?
Si la réponse se situait entre onze et treize heures, je m’en voulais. Je l’avais bien cherché, celui qu’ils appelaient le soleil antillais. Je continuais tout de même ma route en souhaitant que des rafales de vent viennent apaiser cette chaleur. Ces pierres, garantes de brèves douleurs, j’en ramassais tout autant que des fleurs. Je les contemplais, je tentais de les « comprendre ».
Ce mot, je n’en saisissais pas tout son sens mais, je l’avais assez entendu pour qu’il envahisse ma jeune conscience. Alors, que devais-je comprendre ?
Mieux obéir à tous ceux qui me répétaient de porter mes souliers ? Rebrousser le chemin que je venais juste d’emprunter ? Ou pouvais-je déjà savoir que cette lumière jaune que je pensais connaître, me suivrait aussi loin que j’oserais m’aventurer ? Que le soleil me définirait dans les yeux des autres même lorsque je l’aurais oublié ? Et surtout lorsque je n’y serais plus exposée ?J’étais arrivée.

De chez moi, tous les chemins menaient à une petite crique au sable blanc. Mon souhait de réveiller le vent n’était plus qu’un pauvre souvenir récent. Sur cette plage, les degrés ressentis ne se géraient pas comme sur des gravillons. Quelle mauvaise idée d’appeler à un courant d’air si j’en venais à être transpercée par les rayons. Le sable qui se soulevait pour finir cloîtré à chaque coin de mes yeux, non merci. La fraîcheur tropicale qui reprenait son humide pouvoir, pas aujourd’hui. Et cette eau translucide des bonnes heures qui ne faisait plus son effet, on oublie. À ce moment-là, c’est l’ombre qui devenait ma meilleure amie. Rien qu’un instant. Ici.
Un coup d’œil et l’endroit où reposerait ma serviette était repéré.
Sous les feuilles, je l’abandonnais, soulagée de rejoindre mon eau salée.
Celle qui comme des larmes au réveil,
De ses maux, guérissait un enfant du soleil.

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La Perle
Kan pitite an mwen
Dépression Tropicale
Chère plage, cher sable, chers arbres. Chez moi.